Le hasard faisant bien les choses, j'avais un déplacement professionnel prévu à Mulhouse voici deux semaines. J'ai donc déjà plus de 2,500 kms au compteur, et je commence à cerner le bestiau. Pour ceux que cela intéresse, je livrerai ici mes impressions, au fil du temps.
Pour rappel, une 40d, ce n'est plus un V8, c'est le 6 cylindres 3 litres biturbo, déjà connu dans les 335D et 535D, dans sa toute dernière évolution: 313 ch et 630 Nm de couple.
Les perfs annoncées pour le X5 équipé de ce moteur sont 0-100 en 5,9 sec , 236 km/h, et 157 g de C02.
Les principales options:
- Pack Pure Experience (finition spéciale, cuir étendu à tout le tableau de bord, sièges confort à mémoire)
- Suspension adaptative professionnelle
- Modes de conduite Comfort, Eco, Sport et Sport + réglables séparément pour les suspensions et l'ensemble moteur /boite
- GPS professionnel
- tableau de bord digital
- Pack Connectivité (applis de l'Iphone lisibles dans la voiture, web radios, internet, info trafic en temps réel, localisation et blocage de la voiture à distance)
- Phares leds adaptatifs
- Toit ouvrant étendu
- HP Harman Kardon 600 W
- Assistant de conduite adaptatif ("cruise control" qui freine à votre place, et dans les embout' sur autoroute, elle suit le trafic, et tourne même à votre place)
- Parking assist (elle se gare toute seule)
- crochet de remorquage rétractable automatique
)Premières impressions.
La ML avec suspensions airmatic était très confortable. Mais celle-ci est l'est encore beaucoup plus. On ne sent rien, on n'entend rien, on est vraiment comme sur un tapis volant. Tout est filtré, absorbé. Pour me déplacer, c'est ce que j'attends. (ce n'est pas toujours le cas, bien sûr). Le moteur, en mode confort ou eco, dépasse rarement les 1800 tours, et c'est suffisant pour se mouvoir. Sur autoroute à 120, on est autour de 1500 tours en 8ème... avec déjà 350 Nm de couple.
Les bidules qui gérent la voiture à votre place font le boulot. Il faut s'y habituer. Ca peut devenir dangereux. Je suis déjà habitué à ce que la voiture freine pour moi... sur un trajet de 100 kms d'autoroute que je fais régulièrement pour le boulot, je branche le cruise à 130 et je ne touche plus qu'au volant. Et s'il y a des files, j'enclenche un autre bidule, et je peux lire le journal. Mais BMW a prévu le coup: si on lâche le volant plus de 5 sec, un capteur le sent, et le système vous rappelle de reprendre le volant en mains... c'est assez dingue. On voit bien qu'on est en route vers les voitures totalement automatiques, et qu'un jours celle-ci sera un dinosaure qui fera rire les enfants (et pleurer les papys
).La conso selon les normes est évidemment une vaste blague. Elle est donnée pour 6,0 litres en cycle mixte. Dans la pratique, sur 2500 kms dont bcp d'autoroute, je suis à 9,7 litres. Mon vieux ML faisait 10,3 litres, et était donné pour 253 g de CO2... cherchez l'erreur. De toutes façons, je n'y ai jamais cru. Comme dit mon fils "2 masses de 2,2 tonnes ont toujours besoin de la même énergie pour rouler à 120 km/h, maintenant comme il y a 10 ans. On peut faire des économies marginales, mais l'équation est toujours là".
Je me suis offert le retour de Mulhouse par la route des Cols des Vosges, pour arsouiller un peu en mode Sport+.
Cette expérience dans les virolos du col du Grand Ballon, et ensuite de la route des crêtes vers le col de la Schlucht, confirme que ce gros engin se métamorphose en kart, équipée de la suspension "adaptative professionnelle", qui en gros, combine des amortisseurs à coussin d'air, à dureté réglable, avec des barres anti-roulis elle aussi réglables. Cette option (quasi 5,000 €) permet à la fois d'avaler toutes les inégalités, mais aussi de raidir la suspension quand il le faut, par exemple du côté extérieur d'un virage, pendant que le côté intérieur s'assouplit.
J'ai avalé la montée du Grand Ballon (totalement déserte à cette époque) à un rythme très soutenu
La suspension réglé sur "sport +" annule le roulis, et donc la sensation de poids. Dans chaque épingle, on sent l'effet évoqué plus haut, et ont sent que les roues extérieures "tractent" plus. Je n'ai volontairement pas pris l'active steering, pour garder un bon feeling de direction. Tout cela, ajouté au couple omniprésent, et à une boite commandée par des palettes, qui répond instantanément, et un moteur qui n'hésite pas à monter vers les 5500 tours, fait que l'on a envie que cela ne s'arrête jamais. Le bruit, même le bruit (!) est enthousiasmant: un feulement rauque, avec un petit "vroap" lors des passages de vitesse, assez virils dans le mode Sport + . Bref, en résumé, j'ose dire que je me suis plus amusé dans la montée avec ce X5 diabolique, fut-il diesel, que si j'avais eu mon Alpina B3S cabriolet, qui malgré sa plus grande puissance, souffre de suspensions un peu souples, et d'un roulis excessif pour se sentir en sécurité dans ce type de route (la B3 GT3, non bien sûr, quoique j'ai remis les gaz avec moins d'appréhension dans la X5, qui ne risque pas de partir en travers) .
Dans la descente, le tableau s'est un peu gâché, mais pas trop: les suspensions continuent leur boulot, mais on ressent plus le poids sur les freins. Ils n'ont pas failli, mais je n'ai pas fait toute la descente à ce rythme, j'ai eu pitié d'eux..
Bref, ce fut un petit moment de bonheur, un beau matin, brumeux dans la plaine mais ensoleillé dans les cols.
Une centaine de kms de plaisir en tout. Une fois arrivés à St Dié, j'ai passé le volant à mon collaborateur qui m'accompagnait (je lui avait qd même demandé s'il n'était pas malade avec ce type de conduite). Il s'est aussi bien fait plaisir sur les 400 kms restants, en nous remontant en souplesse, et dans un grand silence. Quand à moi, la nuit avait été courte , donc j'ai baissé mon siège confort au maximum, et je ne me suis réveillé qu'à l'approche de l'atterrissage
Enfin, quelques photos de l'engin, comme il se doit. Je ne suis pas vraiment amoureux de la ligne, mais plutôt de l'aménagement et du confort intérieur. Cela ressort des photos, je pense.
.
(T'as même évité de justesse l’écueil de la 4C, quel flair 
