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BMW à vapeur !
B, M et W ne seront peut-être bientôt plus les lettres des Bayerische Motoren Werke mais celles de Bonne Machine à Wapeur, avec un W comme clin d’oeil au bon père Watt qui doit se retourner dans sa tombe. Oui, BMW a mis au point un turbo à vapeur.
Légende de l’illustration
Rouge : circuit haute température
Bleu : circuit basse température
Vert : circuit de refroidissement
1. Radiateur / condensateur basse température
2. Pompe
3. Générateur de vapeur / condensateur haute température
4. Générateur de vapeur / surchauffeur basse température
5. Surchauffeur
6. Générateur de vapeur / surchauffeur haute température
7. Expanseur haute température
8. Expanseur basse température
Révolue, l’ère de la machine à vapeur ? Pas du tout. On nous rebat les oreilles d’économies d’énergie, de protection de l’environnement, de cellules à combustible et de voitures hybrides, pour nous rappeler, si besoin était, que les combustibles fossiles ne sont pas inépuisables. À l’heure où même les réserves supposées ne sont plus ce qu’elles étaient, et où l’on s’en prend volontiers aux économies dites émergeantes de la Chine et de l’Inde, il n'est pas désagréable de pouvoir saluer ici les efforts consentis du côté des économies... en voie de submersion.
Champion des voitures rapides et voraces, le fabricant allemand BMW propose une approche originale pour améliorer de 15 % le rendement de l’énergie fournie par le combustible : un moteur à explosion épaulé par une machine à vapeur (Watt doit se retourner dans sa tombe).
Parlez du gaspillage d’énergie dans un moteur à explosion, vous ne susciterez au mieux qu’un acquiescement distant mais la plupart du temps une moue suspicieuse. Sait-on assez que dans le meilleur des cas, le rendement thermique d’un moteur à essence ne dépasse pas 30% ? Si vous roulez au gasoil, vous aurez la conscience (un peu) plus tranquille car là le rendement est de 40% !
BMW a donc mis au point un moteur à quatre cylindres de 1 800 cm3 dont la consommation est réduite de 15 %. Quelqu'un qui se préoccupe plus de conduite sportive que d’économies, dira plutôt que ce moteur, à consommation égale, fournit 10 kW de puissance additionnelle, mais ça revient au même. Le nouveau système pourrait être prêt pour la fabrication en série d’ici deux ans (s’il nous reste de l’essence d’ici là).
En baptisant son procédé Turbosteamer, BMW ose un raccourci audacieux qui montre bien de quoi il s’agit : le système fait appel à deux circuits fermés dans lesquels circule de l’eau ; la chaleur récupérée au niveau de l’échappement la transforme en vapeur qui met ces circuits en surpression. C’est donc la force produite par la récupération de la chaleur qui est appliquée au vilebrequin.
Malgré sa complexité, le système a pu être monté sur une BMW de la Série 3, au prix, il est vrai, d’une diminution de la place disponible dans le coffre pour les bagages.
http://bmwheaven.bmwsport.net/content/view/65/3/
Une occasion pour (re)découvrir les machines à vapeur avec les terminales du Lycée Sainte-Elisabeth à Paris : http://visite.artsetmetiers.free.fr/watt.html