Au départ, avec mes e12 e28, c'était il y a 7 ans passés, je me souviens que je passais vraiment pour un mec à moitié fou avec ces voitures, à peu près équivalent à celui qui construit un vaisseau spatial dans son jardin.
J'ai eu droit, dans un autre genre, au doux qualificatif de ''maquereau argentin'', qui au lieu de me vexer m'a fait énormément rire. Cette étiquette de proxénète ou de mafieux des pays de l'est restée longtemps collée à ces voitures et jusqu'à récemment. J'en jouais avec délice: je me souviendrai longtemps du regard de ceux qui me voyaient débouler aux rassemblements avec mon e12, à Gazoline à l'époque. Pijo309 a peut-être ressenti ça lui aussi?
Le pire, je crois que c'était à Vincennes. Il faut dire qu'à ce moment-là, j'avais fait grimper ma 528i sur le haut trottoir devant le château pour exposer moi aussi, au nez et à la barde d'un type du ''staff'' qui m'avaient envoyé paître sans aucune forme de respect. En plus mon neiman venait de lâcher, je démarrais la voiture au tournevis
Ensuite, les 3 e39 d'affilée ont fait pas mal parler, plutôt dans le bon sens car elles vieillissaient super bien. Mais je me souviens qu'à part les forces de l'ordre qui m'arrêtaient systématiquement pour des contrôles gratuits (voitures pourtant archi full stock) le regard des amis et famille étaient bienveillants, surtout avec la 530i. Le concessionnaire BMW qui m'ignorait jusque-là m'a pris au sérieux...
La 330Ci cabriolet a suscité de la jalousie et quelques moqueries à mon travail, peuplé de gens pas ouverts à cette période précise. Ma mère m'a quant à elle découpé. Pour elle j'avais dû payer ça une fortune alors que ça valait le prix d'une bonne 207 d'occase.
Mais dès que j'ai eu ma première e24, puis mes e23 quelques années plus tard, le regard des gens avaient changé (en bien), en même temps que l'image de ces voitures. Bizarrement, on m'a vite catalogué comme celui qui a un peu de moyens, le type rangé avec femme et enfants et qui se fait plaisir, en particulier avec la série 6.
Plus de regard suspicieux dans les rassemblements, de plus en plus de pouces levés, de gens sympas qui cèdent la priorité ou qui viennent échanger au moment du plein ou sur une aire d'autoroute. Et surtout, un super-pouvoir: celui de n'être jamais plus contrôlé ''dans le doute'', accompagné de la faculté qu'ont ces voitures de faire se rabattre les autres sur autoroute.
Dorénavant, on s'intéresse, beaucoup demandent à faire un tour. J'emmène les gens avec plaisir, je suis heureux de ne pas garder ces plaisirs pour moi et de les faire découvrir, mais je ne cède le volant que rarement hélas par peur.
En revanche avec la Daimler, j'attire une population beaucoup moins décontractée, prout-prout autant le dire tout net, et j'ai l'impression que la plupart des gens me fuient. Leur regard est moins sympathique, mais c'est un autre sujet!
BMW 633csi 1979 - 728i e23 1981 - BMW 735IL e32 1990 - Mercedes-Benz 560 SEL V126 1989 - Mercedes-Benz E50 AMG (pre-merger) W210 1996