Il s'agit donc d'une base 335i, sur laquelle Alpina a fait un travail d'optimisation voici 4 ans avec la B3 biturbo, qui affichait 360 ch et 500 Nm. La version 2010, la B3S, développe 400 ch et 540 Nm, essentiellement grâce à une meilleure admission (cette partie est maintenant totalement spécifique à Alpina) et à une surpression de turbos augmentée à 1,3 bar, et compensée par une optimisation du refroidissement, largement revu (2 radiateurs d'eau et 1 radiateur huile majoré par rapport à BMW).
Les suspensions sont revues, les pneus "runflat" délaissés au profit de pneus conventionnels (235/35/19 et 265/30/19), ces derniers étant bien plus agréables en "toucher de route" que les "runflat".
La boite de vitesse automatique reste la ZF 6HP19 à 6 vitesses utilisée par BMW, mais dont la gestion électronique est modifée par Alpina, afin de garantir des passages de vitesse plus vifs (par une augmentation de la pression d'huile du convertisseur). Outre le modes D et S, le mode M est exploitable par le levier ou par des boutons idéalement positionnés derrière la couronne du volant.
En option (présente sur la mienne), Alpina offre (façon de parler) un vrai différentiel autobloquant "à l 'ancienne", assurant 35% de traction sur la roue la plus efficace. Dans la pratique, cela se traduit par une quasi absence totale de l'intervention du DTC. Ayant essayé une B3 dépourvue de cette option en 2007, j'avais déploré que le DTC soit sollicité à la moindre accélération sérieuse, rendant le comportement très frustrant (coupures dans l'accélération).
Ainsi équipée, la B3S Biturbo, dans ma version Cabriolet (1770 kgs DIN selon Alpina) , atteint 100 km/h en 4,9 sec, et atteint ... 298 km/h, si quelqu'un a cette envie saugrenue. Le 1000 M D.A. n'est pas donné par Alpina, mais d'après les tests effectués par les magazines allemands et belges pour la B3, il doit se situer sous les 23,5 sec.
Mes impressions de conduite en 2800 kms sont tout bonnement fantastiques. La voiture est plus confortable que ce à quoi je m'attendais, en termes de suspension, et de bruit une fois la capote en place. Une légère pression sur l'accélérateur entraîne immédiatement une accélération proportionnelle, tandis qu'un "pied au plancher" vous colle dans votre siège et vous coupe littéralement le souffle, quelle que soit la vitesse engagée. J'ai compté moins de 15 sec pour que la voiture franchisse la barre des 200 km/h, on y est en un éclair. Le 0-100 est carrément foudroyant, c'est bien en dessous des 5 secondes en effet. Un collègue a pris livraison d'une Porsche 911 Cabrio 4S voici deux mois, et il fulmine : je suis devant lui à chaque feu rouge, lorsqu'on rentre au bureau après le lunch

L'effet turbo est tout bonnement absent: impossible de détecter leur mise en route, et pourtant j'ai une certaine expérience des turbos. Ma consommation depuis le début s'établit à 14,1 litres /100 kms. En fait, elle peut aller du simple au double: entre 9 et 10 litres sur autoroute à 120, facilement le double en ville si je fais "le malin".
J'ai eu la chance de rouler durant deux tours sur le circuit du Mans, lors du Mans Classic, en juillet dernier. J'ai été étonné par la tenue de route et l'"accroche", pour un cabriolet. On sent bien sûr que les suspensions sont réglées plus confort que sport, et cela se penche un peu, mais les virages, même les plus serrés, se prennent au cordeau, et la voiture ne bouge pas d'un poil. A mon étonnement, j'ai même remonté une file de Lotus Elise, qui ne chômait pas non plus! Je suis loin d'être un pilote, mais j'avais l'impression de pouvoir faire ce que je voulais avec cette voiture, elle le faisait sans broncher. Grisant !
Enfin, c'est mon premier cabriolet, et je dois dire que d'entendre le moteur gronder tout autour de soi, décuple le plaisir. Dès que je peux, je décapsule, juste pour entendre ce bruit !
Pour finir , quelques photos, le reste est sur mon site: Alpina



