Petites précisions sur le E85
Sans modifications, on peut mettre jusqu'à 20% d'éthanol dans l'essence, mais au delà des problèmes peuvent apparaître. Les durits doivent résister à l'attaque de l'alcool, et l'électronique d'injection et d'alumage doit être programmée différemment. Ainsi, pour rouler avec une forte proportion d'éthanol, il faut utiliser un moteur spécialement adaptée. Le surcoût est faible, les modifications étant légères.
D'un point de vue financier, l'essence verte seraient vendue aux alentours de 0,80€/L, contre 1,20€/L actuellement pour l'essence conventionnelle. Avant de tirer une conclusion, il faut tenir compte du fait qu'un litre d'E85 contient 30% d'énergie de moins que l'essence. Un litre d'essence contenant 10kWh (36MJ) d'énergie, un calcul rapide montre qu'il faudra 40% d'éthanol de plus que d'essence pour parcourir la même distance (si l'on ne tient pas compte d'une éventuelle augmentation du rendement du moteur due à l'indice d'octane du biocarburant). Ainsi, l'équivalent en énergie d'un litre d'essence coutera 0,80€ + 40% donc 1,10€ environ.
Rouler à l'éthanol coûtera donc légèrement moins cher que rouler à l'essence, mais plus cher que de rouler au gazole. Au niveau du coût à l'achat du véhicule, un véhicule acceptant l'éthanol comme carburant sera légèrement plus cher qu'un véhicule n'acceptant que l'essence, mais restera moins cher qu'un véhicule diesel.
Plus d'ozone contre moins de CO2
La vision idéalisée selon laquelle le bioéthanol serait "tout bénéf", tant pour la planète que pour les automobilistes et les agriculteurs butte contre quelques écueils de taille.
Commençons par la dernière révélation en date : le bioéthanol fabriquerait de l'ozone en quantités plus importantes que le supercarburant classique.
Or, l'ozone figure parmi les composés gazeux les plus irritants pour les poumons des citadins…
C'est un jeune scientifique de l'Université de Stanford en Californie, Mark Jacobson, qui jette ce pavé dans la mare des partisans du bioéthanol. Son étude publiée en avril dernier conclue en substance que si l'usage du E85 venait à être généralisé dans une ville telle que Los Angeles, il pourrait être responsable de cent vingt décès par an d'ici à 2020. A telle enseigne que le chercheur se demande s'il est bon de promouvoir de ce biocarburant "alors qu'ils ne présent aucun bénéfice pour la santé" .
Si la « combustion du biocarburant ne dégage que des gaz à effet de serre mineurs, ce sont les consommations intermédiaires (tracteurs, engrais, épandage…) qui sont sources d’émission de CO2» affirme Dominique Viel, fonctionnaire de Bercy. Un point de vue appuyé par Corinne Lepage, candidate verte, à la présidentielle, qui estime que le bilan écologique de l'éthanol n'est pas bon. « Sa fabrication nécessite un recours massif à des pesticides, nitrates et herbicides. L'éthanol coûte deux à trois fois plus cher à produire que l'essence, et il faudra savoir qui paye la différence ».
Sans parler de la culture intensive de la matière premiere. Culture polluante en engrais, carburant de engins agricoles, défrichage sauvage, énorme consommatrice d'eau douce qui est si vous ne l'avez pas remarqué, une denrée qui va en se raréfiant.
Sans compter la transformation de la matière 1ere en carburant. Ca ne se fait pas en claquant des doigts mais avec de lourds moyens industriels qui eux, ne sont pas bios...
Alors le E85 pour moi c'est de la poudre aux yeux.... Belle connerie reprise en choeur par la pensée unique du JT de 20h00
