Tu "devrais" accélérer à chaud.
Traditionnellement, dans le manuel des voitures à carburateur, on trouvait la recommandation suivante :
1°) moteur froid, engager le système de départ à froid (qu'il s'agisse d'un enrichisseur ou bien d'un volet d'étouffement) et solliciter le démarreur sans toucher à la pédale d'accélérateur ;
2°) moteur chaud, enfoncer à fond la pédale d'accélérateur (sans pomper !), la maintenir enfoncée durant la sollicitation du démarreur jusqu'à ce que le moteur prenne.
NOTE : évidemment, la manoeuvre est différente pour les voitures équipées d'un système de départ à froid bien particulier, qu'on enclenche non pas au moyen d'une tirette mais en écrasant la pédale. Avant de solliciter le démarreur.
Je me souviens ainsi d'une Ford Taunus 1.3 de 1973 qui était équipée d'un starter de ce type.
Par ailleurs, si par grand froid le volet de départ doit être complètement fermé (tirette à fond), il suffit par température plus clémente de n'engager que partiellement le volet. Ainsi, sur ma BMW de 1964, je m'aperçois qu'un tiers de course de tirette suffit lorsqu'il fait 15 à 20°C ; deux tiers lorsqu'il fait plus froid ou plus humide.
Le second point s'explique de manière très simple : après quelques minutes, la chaleur qui règne dans la tubulure d'admission favorise la vaporisation de l'essence jusqu'à augmenter la richesse au-delà de ce que l'étincelle aux bougies pourront tolérer. La concentration de vapeurs est telle que l'essence se précipite en gouttelettes le long des parois du venturi du carburateur. En conséquence, si le conducteur se contente de solliciter le démarreur, il devra prolonger son action le temps pour les pistons d'aspirer les vapeurs et d'admettre un mélange frais, correctement dosé. Lequel "acceptera" se s'allumer.
Le remède ? Très simple : enfoncer à fond l'accélérateur durant la phase de démarrage pour ouvrir le papillon et admettre une quantité supérieure de gaz frais. Ceci a pour effet d'accélérer le balayage des vapeurs.
Note : le conducteur inexpérimenté qui commettrait l'erreur de pomper sur l'accélérateur lorsque le moteur est chaud, ou bien simplement d'enfoncer au quart seulement l'accélérateur plutôt qu'à fond prendrait le risque de "noyer" son moteur et les bougies. Un risque qui, bien évidemment s'accroît sur un moteur mal "réglé".
Et s'il ne noie pas totalement son moteur, du moins prolonge-t-il de manière inutile l'action du démarreur.
Le point numéro deux souffre un aménagement : lorsque le moteur vient tout juste d'être arrêté, les vapeurs d'essence sont en quantité tout juste nécessaire pour garantir un démarrage immédiat, au quart de tour et sans toucher à l'accélérateur. Sur ma BMW de 1964, c'est très net : le plus bref des coups de démarreur suffit à relancer le moteur (sans toucher à l'accélérateur) lorsque je le coupe le temps d'un arrêt au feu rouge ; alors qu'il faut un peu plus de temps et ouvrir le papillon si je reviens après une demi-heure d'arrêt, en plein été.
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Ce sont typiquement là toutes ces variables que les capteurs de l'injection électronique ont éradiqué. Autrefois, un bon automobiliste apprenait à écouter et à lire ce genre de signes afin d'adapter son action : plus ou moins de starter, plus ou moins de gaz et des gaz au moment opportun. De nos jours, on démarre sans plus jamais toucher à l'accélérateur, par tous temps et toutes températures. Il n'y a que les anciens qui emballent encore leur moteur au démarrage (parce qu'ils jouent avec l'accélérateur).