Bonsoir ;
Donc vous sèchez ....
Quand j'ai récupéré cette Isetta ,cadeau d'un collègue de mon père !!, elle était depuis une vingtaine d'années dans une grange du morvan, à coté d'une Chenard et Walker qu'il voulait garder.
J'étais parti avec un copain et 3 caisses à outils dans le Ford Transit. Pour la ramener sur Paris, on l'a enquillée dans le Transit mais l'avant dépassait dehors d'un bon mètre 50. On a attaché tout ça avec 2 bouts de ficelle et 3 tendeurs et hop, on rentre à la maison. A cette époque, on pouvait faire ce genre de chose.
Tout comme les anneaux caoutchouc des suspensions, les coupelles d'emetteur étaient cuites, les cylindres de roues grippés.
A l'époque je travaillais pour une boite anglaise (Britax , vous devez connaitre) qui faisait de l'accessoire pour voitures.
Un des VRP était une encyclopédie vivante de l'automobile, toutes les automobiles. Je lui explique mon pb et tout naturellement il me dit : " les freins, c'est du Reckord (orthographe approximative), ils étaient à Saint Etienne à l'époque ".
Je saute sur un annuaire qui avait + de dix ans ( le net, le minitel, l'Iphone n'étaient pas de ce monde) et je trouve une vague adresse .
J'écris en leur expliquant qu'il me fallait le nécessaire pour refaire mon Isetta et que "à tout hazard" je tentais ma chance.
Bien sur, entre temps, la société avait démenagé mais était toujours dans le même secteur. Le facteur a bien fait son métier et la trouvée. ( le Stéphanois Yves42 pourrait peut être nous dire si cette société existe encore mais j'ai des doutes)
Quinze jours plus tard, la réponse m'arrive : "Cher Monsieur bla bla patati patata nous avons le kit complet de réfection que nous pouvons vous envoyer pour 150F " ( je me souviens encore du prix !)
Encore une fois, LE coup de chance : vous vous souvenez du "vieux" en blouse grise qui m'avait trouvé mes anneaux de suspension ? Vous n'allez pas me croire mais son frère travaillait à Saint Etienne, CHEZ RECKORD !!! incroyable non ?
Et ben c'est pas vrai le délire du frère du p'tit vieux , je décon ..
Un paquet d'heures de boulot + tard (démontage complet du circuit, nettoyage des tambours, un p'tit coup de toile sur les machoires, changement des coupelles ..) le freinage était revenu. Bon, ça freinait comme une Isetta des années 50 mais ça suffisait.
Je vous fait grâce du démontage/nettoyage du circuit d'essence (le réservoir était en alu donc pas de corrosion), du carbu, un petit réglage des vis platinées, une bougie neuve et ... roule ma poule. La seule chose que je n'ai pas pu refaire est le toit ouvrant en toile. L'armature en bois, cintrée à la vapeur, s'était déformée avec le temps et ça, je n'ai pas su refaire.
Quelques mois + tard, mon père qui a toujours travaillé à l'étranger, rentre en France; il a bien fallu que je libère un peu de place dans le garage, et je m'en suis séparé. Mais je la regrette vraiment parce que elle était totalement hors normes et la réaction des gens dans la rue était vraiment extraordinaire. Tous les mômes du quartier voulaient se promener avec et il a fallu que j'organise les tours !!
Imaginez la sensation de conduite : déjà on rentrait dedans par l'avant ça surprends. Et puis le levier de vitesse à main gauche, le 236 cc deux temps qui empeste, la tenue de route sautillante, le freinage d'époque, le train arrière sans différentiel qui ne voulait pas vraiment suivre les roues avant, les roues façon remorque Erka qui rebondissent.
Un détail qui me revient : pour le chauffage, sur la cloison qui séparait l'habitacle du moteur, il y avait un bouchon comme celui des réservoirs de mobylette. Pour chauffer l'habitacle, il suffisait d'ôter ce bouchon. Je ne vous explique pas les vapeurs d'essence et les effluves d'huile 2 temps. En fait, mon toit ouvrant qui ne fermait pas, était peut être une option "ventilation grand confort" ??
Quand maintenant je vois le prix demandé pour une Isetta, ça me laisse rèveur. J'aurai du la garder ...... Bon, je vais mesurer la porte de la cuisine, comme ça, pour rien .....