J’ouvre un nouveau sujet comme je l’avais fait pour la Compact, je trouve ça plus pratique que le premier article soit le compte rendu de l’achat.
Ponctualité Suisse oblige, nous voilà à midi pétantes devant l’immeuble de Lyon VI, où nous attend le propriétaire de notre future E12 528 !
Je lui demande de nous faire un check up complet sur la boite (utilité de tous les rapports), on reprend la voiture pour un essai plus complet avec démarrage en côte et tout le toutim !
La voiture n’a pas tourné depuis 15 jours, donc… ça tremblote un peu ! Heureusement, ça s’estompe très vite, dès qu’elle a eu tourné 5 minutes.
Il s’agit donc d’une voiture de famille, malheureusement pas première main comme je l’aurais espéré. Sa première mise en circulation date du 7 mai 1975. Le père du propriétaire actuel l’avait achetée à un ami en 1976. Je me console donc en sachant que c’est une quasi première main

Et ça, je l’avoue…C’est vraiment dommage dans l’optique collection. Mais je ne boude pas mon plaisir, une E12 phase I AnthrazitGrau dans cet état à 2500€, c’était exceptionnel !
Passons maintenant à ce que vous attendez le plus ! Les sensations…
Une fois seul devant la voiture, je vous raconte pas le sourire que j’avais ! J’ouvre la porte, m’installe… L’odeur typique des vieilles BMW me monte au nez, quelle impression fantastique ! Ca fait drôle de se dire que cette voiture a été assemblée alors même que mes parents ne se connaissaient pas encore !!! La clé est minuscule, je mets le contact… Le 6L s’ébroue dans un magnifique feulement… Les commandes de clignotants sont viriles, mais la direction très précise me permet de manœuvrer sans soucis. J’accélère un petit peu pour rejoindre le stop suivant … Quel brui t ! Et puis, quel régal, la boite auto, malgré le petit accoup qu’elle m’octroie à chaque passage de seconde. Ca, c’est une manière de dire que ses roues auraient bien voulu voir un peu plus l’asphalte pendant toutes ces années !

Pour être honnête , le comportement de titine (va falloir qu’on lui trouve un nom…) est…bluffant. Je ne me suis pas fait surprendre une seule fois, ses réactions sont très saines pour une auto de cet âge et jamais restaurée. Je n’ai pas dépassé 3200 tours minutes car le propriétaire m’avait bien dit qu’il ne l’avait jamais conduite sportivement (au contraire de son père à priori…), et je n’avais pas envie de faire un joint de culasse bêtement.
Il n’en reste pas moins que je comprends maintenant certains commentaires du style « la voiture est comme sur des rails », car c’est tout à fait le cas avec cette 528 ! Je pense vraiment que, remise à neuf, elle serait exceptionnelle !
Première partie du voyage : Lyon/Albertville. Il nous a fallu 3 bonnes heures, et à la fin, j’étais tellement en confiance vis-à-vis de la voiture que nous avons osé prendre l’autoroute ( à 100 max hein, pas fou quand même) pour terminer Chambéry/Albertville.
Pas de tremblement suspect en roulant, pas de bruits, et Dieu sait si j’ai tendu l’oreille ! J’ai essayé d’apprivoiser la boite tout au long du trajet, pas forcément avec succès d’ailleurs…
A un moment, ma copine s’arrête et me dit : « Mais tu roules un peu vite dans les villages, tu vas te prendre une prune bêtement ! ». Ah ? Ben pourtant je roule à 50 compteur… Et en fait au bout d’un moment, j’ai saisi le scénario qui se déroulait : après un rond point en entrée de village (vous aurez remarqué que c’est souvent le cas…), la boite se remettait en deuxième vitesse. J’étais donc à 40/45 assez longtemps, puisque n’accélérant pas comme un dément pour préserver ma première sharknose, et au bout d’un moment, la boite passait en 3 et me propulsait à 55/60 environ ! Et là je larguais la Compact qui respecte scrupuleusement les 50 à l’heure.
Enfin, rien de bien grave, vous en conviendrez !
Petit entracte pour les lecteurs assidus :


Quelle gueule, ces voitures tout de même…
Seul regret (si l’on peut dire) du voyage, je n’ai croisé personne qui aie témoigné de l’intérêt pour l’auto. A titre personnel, je saute de joie et je gratifie de petits appels et signes de la main toute ancienne de plus de 20 ans et un grand nombre de BMW pas trop modernes, mais là…rien de rien, le néant absolu. J’aurais pensé à un plus grand aspect sympathie de la part du public.
Nous arrivons en Savoie, présentation à toute la famille, et grande photo avec tout le monde devant la voiture ! Ah ça, ma famille va aussi s’en souvenir ! Même mon père, d’habitude très réservé quand on parle d’autos, avait un sourire jusqu’aux oreilles… Les petites cousines n’en revenaient pas non plus ! Je pense qu’ils s’attendaient tous à voir arriver une rave toute rouillée, et qu’ils ont été vraiment surpris de son état !!! Cet accueil m’a fait très plaisir en tout cas !
J’ai fait quelques photos mais c’était vraiment sombre et elles sont toutes très floues… C’est dommage, j’en ai fait une avec ma prochaine acquisition, à savoir la Nissan Serena de mes parents, qu’ils vont sans doute prochainement changer et que je compte bien rapatrier pour transbahuter ma future boite de vitesses…

Continuons le récit. Dernière étape du périple : Albertville/Genève. C’est avec une petite appréhension que j’ai démarré sous les yeux de tout le monde… Je ne sais pas si la titine a déjà été observée à ce point ! Mais elle n’a pas rougi, démarrage au quart de tour, le moteur tourne rond, c est tout parfait ! Par contre, mes fesses retrouvent avec une certaine appréhension le fauteuil conducteur, qui est il faut bien le dire, assez abimé…
Tout s’est très bien déroulé pour cette dernière étape, il y a eu quelques moments difficiles pour la voiture, la côte de Talloires entre autres, les connaisseurs verront de quoi je parle…
Mais passer au bord du lac d’Annecy n’a pas que des inconvénients :

Et puis l’arrivée, dans la semi pénombre, m’a propulsé (c’est le cas de le dire) dans les années 70/80… Voir le monde avec 4 phares jaunes, c’est irremplaçable… Je ne trouve pas les mots mais j’ai été véritablement sous le charme de la conduite de nuit. Et je n’ai pas trouvé qu’on ne voyait rien, au contraire, en pleins phares, qu’est ce que ça éclaire !!
En bref : que du bonheur. Avec toutefois un petit bémol : le compteur kilométrique a rendu l’âme 10 kilomètres après Lyon… Et l’aiguille de température n’en faisait qu’a sa tête. Il doit y avoir un fatras de faux contacts la derriere : ou alors c’est la première voiture du monde sur laquelle la température moteur est télécommandée par la ventilation et les phares !!! (si si je vous jure !)
Et voilà, garée sagement… En attendant la prochaine sortie pour un décrassage en règle et une bonne vidange !

Bonne soirée à tous, et chapeau à ceux qui auront tout lu !