Cela faisait un moment que je voulais une ancienne, mais pour moi, la condition sine qua none pour en avoir une, c’était de la stocker au chaud et à l’abri de l’humidité dans un box. N’en ayant pas je me suis dans un premier temps tourné vers une moderne : une Alfa Romeo Brera (pas caillasser


J’aime être le plus actif possible et d’assister à un maximum d’évènements automobile comme les 24h du Mans, les 24h du Mans classic, Spa normal et Classic (habitant maintenant à Liège c’est à côté de la maison), le Technoclassica d’Essen, le Rétromobile, bientôt le DTM (pour supporter qui vous vous doutez)…
J’ai de plus en plus d’appétence pources évènements Classic, où l’on peut avoir plus de proximité avec les voitures qui courent, leur mécano, leurs propriétaires. Un des autres attraits de ces concentrations est le parking où tout plein de club et particuliers se retrouvent (près de 8500 voitures pour le Mans classic 2016…) ce qui est parfait pour moi pour comparer et discuter avec les propriétaires. La révélation a été pour moi au Rétromobile 2016 sur le stand du magazine youngtimers avec la 633 CSI verte (delle de FBC47 il me semble qui l’a présenté sur le forum). Ma future ancienne sera un sharknose ! En rentrant le soir à la maison et avec le temps, c’est pour l’e23 que je me suis ensuite passionné. Je me documenté à grand coup de magazines, sites internet, forum (je me souviens plus trop du nom de celui-ci


Peu de temps après le salon du Rétromobile, mon grand-père, à cause de son grand âge, décide d’arrêter de conduire, vendant sa voiture et laissant ainsi vide le sous-sol de
la maison. Ayant eu le feu vert de leur part de me laisser l’emplacement vide, je me suis mis ensuite à la recherche de mon e23.
A la base, je recherchais un modèle en boite mécanique, éliminant ainsi la 745i, disponible uniquement en boite automatique. Je me suis donc mis en quête d’une 735i.
Plusieurs intéressantes me passent de peu sous le nez, dont une vendue à un pro qui l’a affichée ensuite avec 3000€ de plus :-(. Une seconde à l’état et au propriétaire douteux. Bref ce n’était pas gagné.
Un vendredi soir par hasard j’épluche les ventes aux enchères et je trouve une 745i. La vente se trouve à 1h de Paris et met en vente près de 80 voitures dont une majeure partie d’américaines. L’exposition des lots se fait le lendemain matin. Je ne réfléchis et me rend donc à la présentation. Fidèle aux photos, la voiture est en bon état tout comme l’intérieur en cuir noir qui ne présente pas de défauts.
En discutant avec le personnel de la vente, j’apprends que la voiture est restée près de 12 ans sans rouler, avec un moteur 3.5L, mais que le moteur d’origine était disponible en plus. En vue de l’état sain, du montant de la mise à prix et surtout du style différent du thème de la vente, je décide de tenter ma chance et de m’inscrire pour le lendemain.
Accompagné du padre, nous arrivons sur le site où le collectionneur gardais et entretenait son cheptel d’américaines. C’est ce lieu que la maison de vente aux enchères a choisi pour y tenir la vente. Il s’agissait d’un grand entrepôt de style Eifel que le feu propriétaire avait décoré au fil des années selon un style américain qu’il chérissait et en parfait accord avec sa collection. Impossible de ne pas tomber sous le charme.


Pour l’occasion, une trentaine de voitures avaient été exposées dehors afin de pouvoir installer des chaises et une scène pour la vente. Arrivés un peu en avance, on en profite
pour admirer une dernière fois toutes ces belles américaines. A mesure que le temps passait, la salle se remplissait : la vente allait bientôt commencer
Ayant un numéro d’enchérisseur, j’étais autorisé à m’asseoir dans les gradins, confortablement (heureusement, la vente allait durer un peu plus d’une heure et demi…), face au commissaire-priseur et ses assistants. J’étais assis, studieusement au second rang, ce qui au final ne s’est pas avéré spécialement pratique car je n’avais aucune vue sur le reste de l’assemblée. La vente se faisait de façon statique : les voitures n’étaient pas déplacée mais étaient scrupuleusement décrites par le commissaire et ses experts. L’atmosphère était détendue, le commissaire et ses assistants étaient d’humeur blagueuse entre eux et avec le public : ils faisaient le show (on a même eu le droit à une interprétation d’Elvis).
Cherchez le barbu a lunettes


Les lots s’enchainent avec quelques fois des batailles entre plusieurs enchérisseurs, mais en tous cas, il n’y a pas eu d’envolées infernales. Les prix restaient dans les estimations voire des fois un peu moins et surtout sans réserve. Le numéro de lot de l’e23 était le 78 sur un total de 80 lots. Il a fallu être patient, une 745i, ça se mérite !
Arrive donc ensuite MON lot (car oui, cette e23, je la veux !) : ça va être à moi de jouer. Ils présentent la voiture et annoncent la mise à prix. Et là, je ne réfléchis pas, je lève mon carton. Apparait ensuite une grande poussée d’adrénaline, quelqu’un vas-t-il surenchérir ?!!?!? Mon cœur battait la chamade ! Le commissaire scrute la salle, le marteau frappe ! Aucune surenchère, je n’aurai pas le droit à une bataille endiablée, ce qui me va très bien et à mon porte-monnaie aussi. Tout s’est passé très vite, mais pour moi, intérieurement, ça m’a semblé une éternité. J’ai mis quelques minutes à réaliser mais ça y est, mon e23, je l’ai


Je retrouve ma BMW la semaine suivante. Elle a entre-temps a été amenée en région parisienne par transporteur. Stockée en extérieur, les freins n’ont pas trop appréciés, impossible de la bouger à la main. Il a fallu un fenwick pour la trainer jusqu’à la dépanneuse. Une fois arrivée chez moi, même histoire, elle a fait 10m et re-freins bloqués. Telle que vous la voyez là, elle était coincée

Il nous a fallu une demi-journée avec un pote et les voisins, à coups de WD-40, de cric et de go-jack pour pouvoir enfin la rentrer

La semaine suivante, expédition chez le fils de l’ancien propriétaire pour aller chercher le moteur d’origine. Un homme très sympa et passionné avec qui on a discuté longuement. La BMW étant l’ancien daily de son père, il a énormément de souvenirs dans cette voiture. Ravi qu’elle soit restaurée, il me demande de le tenir au courant des avancées sur la voiture. Chose que je ferai. On charge le moteur dans le camion et retour à la maison. Mais en le déchargeant, stupeur ! Je m’aperçois que le moteur est un 2.8L. Coup de chance, en début d’année, je vois passer sur le Coin un moteur 3.2L M102. Je saute dessus ! Me voilà maintenant avec un 3.5L dans la 745i et deux moteurs à côté, bref, j’ai du pain sur la planche.
Pour la suite, je voudrais faire redémarrer le 3.5L qui est dans l’e23 pour pouvoir le revendre et ainsi attaquer la rénovation du M102. Et ensuite retaper la caisse.
En attendant, je m’outille doucement. Mais habitant maintenant chez nos amis belges et la BMW étant restée en France, les avancées se font plus lentes, mais les rassemblements et Spa Classic (écouter et toucher les E3 CSL et les 320i Gr5 dans les paddocks ça n’a pas de prix) qui arrive bientôt me motivent.
Voilà, maintenant vous savez tout
