Remise En Route D'une Neue Klasse 1800

[NK1964]

Dans une interview accordée au magazine BMW Classic à l'occasion du trentième anniversaire de la Série 3 E30 (en début d'année), l'ancien patron du Directoire (de 1970 à 1993) Eberhard von Kuenheim rappelait que lors du lancement de la première Série 3, en 1975 (type E21), la firme fabriquait en une année ce qu'elle dé[...censuré...] aujourd'hui en six semaines. Et encore ! En 1975, BMW avait déjà multipliait par dix environ son volume de production annuel par rapport à celui de 1955...

Aussi, pour en revenir à ta question concernant les fabuleuses 6-cylindres d'avant-guerre, certes elles furent des joyaux très réputés et très courues en leur temps. Mais leur prix et leurs origines en faisaient des raretés relatives. Dans leur pays déjà, mais aussi à l'étranger où chaque industrie de la grande et belle automobile comme de la voiture de sport vivait sous le protectionnisme de la réglementation tarifaire. Cela me fait penser à la Bentley "française" passée en revue par Rétroviseur dans le numéro 277 du mois de mai 2012 : "Concurrente de la Bugatti 57, la Bentley 3,5 litres est vendue plus cher encore sur le marché français du fait des taxes à l'importation. A l'époque, les pays européens appliquent un protectionnisme national particulièrement décourageant."

Manière de dire que pour jouir d'une BMW 335 en France dans les années 1930, il fallait être un amateur particulièrement éclairé et obstiné d'une part, et particulièrement richissime par ailleurs. Parce qu'en face, il ne manquait pas de mécaniques françaises, italiennes voire anglaises.

[geygey52]

Très bien. D'où leur rareté encore aujourd'hui, j'y pense par-ce que il y a une 327 à vendre que j'ai vue.

Donc à cette époque, c'était chacun "ces voitures", très rare d'avoir des voitures étrangères en France.

Et en temps de guerre, qui équipé le fameux partit "Nazi" Allemand ? On voit beaucoup de Mercedes dans les films et reportages.

[NK1964]

Donc à cette époque, c'était chacun "ces voitures", très rare d'avoir des voitures étrangères en France.

Toutes proportions gardées, oui.
Encore que les tarifs douaniers ne constituaient pas une véritable barrière pour la frange réduite des authentiques amateurs fortunés ! Un cran en-dessous question moyens financiers, la bourgeoisie française d'avant-guerre s'en remettaient plus volontiers à Delahaye, Delage, Hotchkiss, Talbot, Salmson, Amilcar, Renault, Chenard & Walcker (et les autres !) pour rouler dans une voiture rapide et racée.

L'autre élément qui concourt à la rareté des BMW d'avant-guerre (et que l'on oublie souvent) est le passage des années de guerre ! Si le parc automobile français de 1940 a été très tôt décimé par les réquisitions de notre Armée, puis par celles de l'Occupant, le parc allemand a subi les outrages de l'invasion, lui aussi.

Je me souviens de photos, dans les bouquins consacrés au matériel roulant de la Seconde Guerre Mondiale (les camions Ford dans les deux camps, les camions Mercedes-Benz, etc.) où l'on reconnaît de magnifiques BMW servant au transport des officiers, sous le soleil de plomb des premiers mois de la campagne de Russie. Certaines de ces voitures étaient aux mains de l'état-major soviétique lorsqu'il pénétra en Allemagne quatre ans plus tard ! Dans un triste état, mais toujours là.

D'autres ont disparu corps et âme.

[geygey52]

Donc antérieur aux année 1960, BMW c'est extrêmement rare. Sauf peut-être en moto. Merci pour toutes ces informations NK, désolé du HS par contre mais c'est hyper intéressant.

Doit rester quelques épaves qui ont étaient ramenées en Russie peut-être ...

[NK1964]

Euh... Non. Je parlais bien des BMW d'avant-guerre. Je ne peux pas te laisser écrire que les BMW des années 50 et 60 sont "rares", ce n'est pas vrai.
Certes, elles sont bien moins courantes que les Mercedes-Benz contemporaines, produites à des cadences autrement plus soutenues, mais ce ne sont pas des autos aussi rares que leurs devancières d'avant-guerre.

[geygey52]

Euh... Non. Je parlais bien des BMW d'avant-guerre. Je ne peux pas te laisser écrire que les BMW des années 50 et 60 sont "rares", ce n'est pas vrai.
Certes, elles sont bien moins courantes que les Mercedes-Benz contemporaines, produites à des cadences autrement plus soutenues, mais ce ne sont pas des autos aussi rares que leurs devancières d'avant-guerre.

Non non pas aussi rare. Je trouve que les BMW antérieur à 1960 sont relativement rare. Avant-guerre encore plus évidemment. En tous cas ce que j'en pense.

[charlie-AMK]

Salut NK '64
Il y a des coïncidences amusantes, le mois dernier lors d'un rencard mensuel, j'ai détaillé comme toi les deux philosophies pendant vingt bonnes minutes :





Pour qui sait apprécier la technique et la belle mécanique, un moteur de Panhard c'est quelque chose !
Le tableau de bord de ce joli coach blanc est également agréable à regarder, certainement plus qu'un tableau de bord sobre sinon austère de béhème...

Les béhèmes des années 60 ne sont pas spécialement rares, il s'en est quand même produit un certain nombre, après s'il ne faut compter que celles qui sont en état d'origine, roulantes et fiables, oui dans ce cas, on n'en voit pas beaucoup sur les routes en 2012. Enfin vient au Mans Classic en juillet, il y en aura une belle sélection dans les espaces clubs.

ça me fait penser que j'ai vu une 501/502 beige à côté de Cholet dimanche matin, bon, même en roulant cette auto me fait penser à un cachalot échoué.

[NK1964]

Ou bien à une cantatrice bien en chair !
(Oui, je sais, cela confine au pléonasme... )

[NK1964]

Je me souviens de photos, dans les bouquins consacrés au matériel roulant de la Seconde Guerre Mondiale (les camions Ford dans les deux camps, les camions Mercedes-Benz, etc.) où l'on reconnaît de magnifiques BMW servant au transport des officiers, sous le soleil de plomb des premiers mois de la campagne de Russie.

Bon.
En fait de "soleil de plomb", il s'agirait plutôt de godasses de plomb. Comme dans plombées par 3 kg de boue, quoi !



En l'occurrence, il s'agit d'une BMW 329 Cabriolet qui dérapa et dut être remorquée.
Ce cliché est extrait d'un livre consacré aux camions et véhicules militaires Mercedes-Benz, publié à l'attention des maquettistes qui ont le souci du détail et la passion des immatriculations militaires...

Ci-dessous à titre de comparaison, un cliché de la 329 Cabriolet du comédien H. Rühmann.
En neuf et en propre, c'est mieux !

[Kelvinator]

Ha, biens sympathique cette discussion!

En effet l'émergence des classes moyennes avides de véhicules autres que les minima automobiles a fondamentalement changé la donne. BMW n'était pas le seul à se poser la question: Citroën les avait délaissées et a comblé le trou entre DS et 2 CV avec l'ami 6, véhicule excellent mais qui n'est au final qu'un bricolage, les études foisonnaient de projets géniaux, mais sans argent pour les lancer. La vraie voiture de classe moyenne ne viendra que bien plus tard dans les années 70 (la GS) mais trop tard pour renflouer les caisses.

Peugeot a eu également échappé de peu à la correctionnelle, et a failli se faire racheter par Citroën (et oui...). Seule la conviction de la famille Peugeot et surtout l'aide du réseau a empêché la banqueroute, avant les grands succès (204, ou la première "2ème voiture" du foyer) qui leui permettront une reconquête.

La Régie, elle avait mieux senti le vent (et surtout écouté les directives de son actionnaire) pour produire la Dauphine.

Quant aux véhicules allemands de la guerre, c'est un sujet passionnant et complexe. Rapidement l'armée allemande va récupérer d'abord les véhicules intéressants (pour la France, nombre de blindés, canons, et la Traction) et ensuite récupérer tout ce qu'elle pourra. Les officiers et dignitaires disposaient de Horsch, BMW, Mercedes, Maybach...